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Photimages...d'hier et d'aujourd'hui
14 novembre 2012

Exposition « Cartes postales : Besançon 1900-1936 »

Du 1er décembre 2012 au 19 mai 2013, le Musée du Temps présente une exposition sur la carte postale ancienne de Besançon (Doubs), à partir des collections de la bibliothèque municipale. Le visiteur est invité à explorer l’image de la capitale comtoise à travers une large sélection faite parmi les milliers de cartes échangées des années 1900 aux années 1936. Il pourra découvrir une vision de Besançon façonnée par le regard des touristes, des curieux, des soldats en garnison, des amoureux… de tous ceux qui prennent le temps d’écrire et de recevoir des cartes postales.

C’est dans les dernières années du XIXe siècle (vers 1897) qu’apparaissent les premières cartes, lorsque les curistes viennent prendre les eaux à Besançon-les-Bains et occuper leur temps au nouveau casino. Les bains, le Kursaal, les nouvelles constructions du quartier de la Mouillère alternent avec les représentations des concours hippiques ou bien les scènes de théâtre. À partir de 1904, le nombre de cartes postales explose, leur diffusion augmente en flèche à une époque où les quatre levées quotidiennes de la Poste permettent d’échanger plusieurs cartes par jour, et de mener de vraies conversations postales. C’est le moment où la carte prend sa forme actuelle, avec un dos divisé en deux parties, pour l’adresse et pour la correspondance. Objet de communication usuelle, la carte est détournée, griffonnée, rédigée en tous sens. Très vite la carte postale revêt aussi un rôle publicitaire pour les entreprises, pour les travailleurs, et pour tout le monde laborieux du Besançon des années 1920. Ainsi se multiplient les cartes de réclame pour une marque horlogère, pour un bistrot, ou pour une simple boutique devant laquelle posent fièrement tous les employés.

expo_besancon_2013


Lorsqu’en 1936 arrivent le Front Populaire et les congés payés, la carte postale prend un nouvel essor. Elle est déjà devenue celle que nous connaissons, principalement utilisée par les estivants – les premières vacances à la mer, à la montagne ou à la campagne - ou par les enfants qui partent en colonie, pour lesquels elle représente le devoir du vacancier… Des boîtes aux lettres anciennes et un ancien triporteur postal rappellent le rôle de la distribution du courrier, des affiches et des objets de la vie courante replacent la carte postale au coeur de son contexte d’utilisation. Au-delà des 550 cartes postales présentées dans l’exposition (sur les 8 500 de la collection), une série de projections numériques permet d’accéder à quelques centaines d’autres qui défileront sur grands écrans.

« Il fait beau et tout va bien ». Le ciel est bleu sur la carte postale. Pourquoi tant de banalité ? Cela fait tellement partie de nos habitudes de vacances qu’on n’y réfléchit même plus. Revenons aux sources pour mieux comprendre.

Entre 1897 et 1936, tout le monde se met à écrire des cartes postales à Besançon. Mais pas tout à fait de la même manière, selon que vous êtes en cure thermale, en garnison ou simplement parce que c’est dimanche… La carte postale est un témoin du temps libre et des loisirs, en plein essor vers 1900.
1897 : les touristes de Besançon-les-Bains envoient les premières cartes postales illustrées de photographies de Besançon. Besançon-les-Bains est alors une station de cure thermale à la mode, qui attire une clientèle fortunée. On s’y rend en train, un moyen de transport de plus en plus rapide et abordable pour les touristes. Découvrons avec eux la ville à la Belle Époque. Besançon vu à travers la carte postale, c’est d’abord les monuments historiques et la nature, comme le tourisme.

L’année 1904 marque le début du succès immense de la carte postale. C’est alors qu’elle prend son format actuel, avec l’adresse à côté du texte : « ne pas dépasser la ligne ». Les Bisontins se mettent à leur tour à envoyer des cartes postales, et beaucoup. On en vend partout à Besançon, car cela permet de communiquer rapidement et peu cher, y compris dans la même ville. Les correspondants deviennent exigeants : ne pas répondre à une carte donne lieu à de justes reproches dans la suivante. Mais comme certains en envoient plusieurs par jour… Toujours des monuments historiques sur les cartes envoyées par les Bisontins, mais aussi la vie quotidienne : les maisons, les commerces et les différents quartiers de la ville, autant que les loisirs du dimanche, excursions, messe ou bistrot. Enfin, à une époque où la presse locale n’est pas encore illustrée de photographies, la carte postale permet de couvrir des événements : inondations, visite présidentielle, meeting aérien de Palente…

Ce qui domine dans les cartes postales de soldats avant 1914, c’est l’ennui. Pendant la guerre, c’est l’angoisse, perceptible dans des lettres d’amour poignantes écrites au verso des cartes. La vie à la caserne se définit avant tout par le nombre de jours qui restent à « tirer » avant la fin du service militaire, obligatoire depuis 1905 et qui dure deux ans. Les copains du régiment sont là heureusement pour se soutenir mutuellement. Le service devient un rite de passage à l’âge adulte, avec les fêtes de conscrits. Les grandes manoeuvres ont lieu à la campagne ; les troupes défilent au départ et au retour. Les exercices habituels ont lieu dans la ville, à Chamars, sur le Doubs, au Polygone, sans oublier le kiosque Granvelle pour la « musique militaire », qui joue souvent des opérettes. La guerre éclate en juillet 1914. Les hommes mariés sont aussi mobilisés, les cartes à leur femme sont signées « ton petit mari qui t’aime ». Besançon est à l’arrière du front, la ville sert de dépôt de troupes et de matériel. Elle se transforme vite en un vaste hôpital pour les « éclopés » qui reviennent du front. Pendant quatre longues années, tout le monde espère la fin de la guerre.

En 1923, la deuxième foire comtoise a lieu à Chamars. Commerciale et industrielle, elle reste avant tout agricole, comme l’ancienne foire aux bestiaux qui remonte à 1590. Pour les paysans, la foire est le principal moment de loisir de l’année. On se détend à la buvette après y avoir conclu ses affaires. À la campagne, on souffle un peu entre deux travaux, quand on le peut. Les loisirs sont des instants dérobés, on ne les recherche pas car ils sont juste bons pour les gens qui « ne savent pas s’occuper ». Les cartes postales éditées pour la foire sont plutôt destinées aux visiteurs.
En ville, d’autres travailleurs n’ont pratiquement aucun temps libre : les domestiques, les artisans et les petits commerçants. Quand ceux-ci se font photographier devant leurs boutiques, c’est pour que la carte postale voyage pour eux, en leur faisant de la publicité, car ils ne peuvent guère quitter leur lieu de travail. Les congés accordés progressivement aux employés, aux ouvriers ou aux fonctionnaires ne les concernent pas. De manière générale, la frénésie de la carte postale cesse entre 1920 et 1925, lorsque son tarif double quasiment.

La loi des congés payés est votée en juin 1936, juste avant les vacances scolaires qui débutent le 15 juillet. Tous les enfants ne partent pas en vacances cet été-là, mais il flotte pourtant une atmosphère de plein air et de soleil. C’est le sanatorium qui remplace la colonie de vacances, à Bregille et aux Montboucons, chez les religieuses. Ce sont aussi les patronages qui organisent les camps de vacances dans les forêts du Jura. Pour ces enfants, c’est le moment d’écrire leur première carte postale : aux parents, à leurs oncle et tante, aux copains, pour annoncer leur réussite à un examen… Textes extraits du dossier de presse.

À noter également que les jeudis 27 décembre 2012 et 3 janvier 2013 à 14h30, les enfants de 8 à 12 ans pourront s'inscrire à un atelier carte postale. Ils s’amuseront à créer des cartes postales en utilisant différentes techniques comme le collage. Pour les créer, les enfants s’inspireront de prises de vues de Besançon actuelles et de sujets anciens, découperont dans des catalogues touristiques de Besançon, auront à disposition des photocopies de cartes postales exposées. Ils imagineront une légende et pourront également faire un travail sur le timbre (inscription à l’accueil du musée ou au 03 81 87 80 49 – 3 € par enfant).

À signaler qu'un bureau de Poste sera installé exceptionnellement au musée toute la journée du samedi 1er décembre. Ce sera l’occasion d’y expédier l’une des 20 cartes postales anciennes de Besançon que le musée a réédité pour cette exposition.

En attendant, découvrez la « Mémoire photographique de Besançon » sur le site officiel de la ville et « Mémoire du siècle sur la ville de Besançon », montage réalisé par David Gavignet, habitant de Belfort et collectionneur de cartes postales anciennes.

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