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Photimages...d'hier et d'aujourd'hui
25 janvier 2012

Doisneau / Paris / Les Halles

Parmi les nombreuses photographies que Robert Doisneau a consacrées au quartier des Halles de 1933 à sa mort, 150 tirages, pour la plupart vintages, seront présentés au public du 8 février au 28 avril 2012. Une salle est consacrée aux photographies en couleur des années 1960, permettant un regard nouveau à la fois sur les Halles et sur l’œuvre de Doisneau.

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Achevés en 1866, les pavillons de l’architecte Victor Baltard accueillent les Halles de Paris et leur incessante activité d’échange et de commerce. Au milieu du xxe siècle, plus de 5 000 personnes travaillent aux Halles : commerçants, cafetiers, journaliers, et bien évidemment les célèbres « forts des Halles », capables de déplacer sur leur dos une charge de 200 kilos.

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Structure de Baltard, 2 décembre 1968. © Atelier Robert Doisneau

 

Robert Doisneau prend sa première photo dans le quartier des Halles en 1933, Les filles au diable, au pied de l’Église Saint Eustache. Il restera fidèle au quartier pendant 40 ans, revenant sans cesse visiter ce lieu, prendre son pouls, fixer sur le négatif les évolutions et les nouveautés. Pierre Delbos, un ami du photographe, témoigne : « Ce qui me surprenait, c’était de voir ces gens aller vers lui, il n’avait même pas besoin de les solliciter ! L’accueil aux Halles était extraordinaire, il y avait une ambiance fabuleuse et lui, il avait du flair, vous auriez vu sa façon de les regarder, il les aimait ! Pour nous les Halles c’était spécial, il y avait un esprit qui était en phase avec celui de Robert ! ».

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Les filles au diable, 1933. © Atelier Robert Doisneau

 

Dans les années 1960, les Halles sont menacées. On leur reproche leur inadaptation à la vie moderne : surface trop limitée par rapport aux besoins d’une capitale en expansion, insalubrité, extrême densité. Robert Doisneau, inquiet et en colère, entreprend de venir une fois par semaine se plonger dans leur tourbillon pour tout voir, tout vivre, tout photographier. « Je me levais donc à 3 heures du matin, à Montrouge, pour me rendre là-bas, parmi les travailleurs de l’aube, ceux qui déchargeaient les camions, ceux qui mettaient la marchandise en place. Difficile à photographier : manque de lumière, réflexes ralentis par la fatigue, tellement d’images possibles ! Et puis c’était intimidant. Mais je me suis accroché. Je savais que cela allait disparaître. Je voulais absolument en fixer le souvenir ».

Son regard, à la fois esthétique et sociologique, se fait patrimonial. Il enregistre tout : la destruction des Pavillons en 1971, les différents états du « trou », le chantier de reconstruction. Il va jusqu’à Rungis, pour comprendre et voir ce que ses amis sont devenus, et ne peut que constater la disparition, dans un univers de béton, de ce qui faisait l’esprit des Halles parisiennes.
Vidés de leur activité de destination, les pavillons Baltard et leur magnifique architecture métallique sont menacés : infatigable, Robert Doisneau photographie les arcs, les entrelacs, les transparences. Ces images constituent aujourd’hui un témoignage précieux sur ce patrimoine disparu.

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 L’échaudoir de la rue Sauval, 1968. © Atelier Robert Doisneau

 

L’histoire du quartier continue, et une extension de l’exposition présentera le projet de demain, sous la gigantesque Canopée conçue par Patrick Berger et Jacques Anziutti, lauréats du concours international d’architecture pour le réaménagement des Halles de Paris (textes extraits du dossier de presse).

Un grand merci à Madame Francine Deroudille, fille de Robert Doisneau, à Alix Vic Dupont et à Croisine Aramburu de la Direction de l'information et de la communication de la ville de Paris.

En attendant, suivez le « Projet les Halles » et retrouvez l'article « Concours Les Halles de Paris – Pendant les travaux, la vie continue ! : les lauréats ».

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Commentaires
T
J'ai commencé à travailler rue du Jour chez ets BERNARD a 15 ans à la découpe des cochons début du boulot 3h du <br /> <br /> mat à 11h la journée était finie le pavillon de la viande est resté 2 ans de plus avant de partir à Rungis et la c'était plus pareil pour l'ambiance salut à tous les anciens de la bidoche !!!
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