Le quartier Saint-Jacques de Cognac fouille son histoire

Dans les années 1920, une gare se dressait à la place du skate parc, sur les hauts de Saint-Jacques à Cognac (Charente). Le gymnase Jules-Michelet n’était alors qu’un hangar à locomotives. Près d’un siècle plus tard, peu d’habitants s’en souviennent. Le comité du quartier cognaçais se lance dans un vaste travail de recherche pour raviver les mémoires.

L’idée a été évoquée en janvier dernier pour la première fois. « D’abord, on voulait faire un film sur l’histoire du quartier avec des interviews et des images d’archives. Ça nous aurait coûté entre 8 000 et 25 000 euros », détaille Jean-Marc Dumontet, un des participants au groupe de travail.

Beaucoup trop cher par rapport aux 30 000 euros de budget annuel du conseil. Avec Joëlle Poineaud, Klaus Zetter et Francis Lachaise, ils ont décidé de se rabattre sur une exposition.

Ils ont déjà réussi à collecter une cinquantaine de cartes postales anciennes grâce à l’aide du collectionneur charentais Jean-Pierre Barbraud, auteur d’un livre sur Cognac au fil des cartes postales. Ils écument aussi les archives municipales, la bibliothèque et les donations. Certains des clichés sépia montrent des vues insoupçonnables du quartier. « On est dans un faubourg ici, on a toujours été à part de Cognac. Autrefois, la porte de la ville fermait la nuit et Saint-Jacques était à l’extérieur », rappelle Francis Lachaise.

Sur une vue de la place du Solençon prise depuis la berge opposée, on distingue des halles. Elles abritaient un marché, comme celles de la Place d’Armes. « Elles ont été enlevées dans les années 1930 », croit se souvenir Klaus Zetter, habitant du quartier depuis 25 ans.

Sur une autre carte, ce sont des maraîchers qui travaillent la terre au niveau des rues de Montplaisir et Claude-Boucher. Aujourd’hui, Intermarché a remplacé les lopins de terre. En arrière-plan, les cheminées de la verrerie n’existent plus. Verallia a depuis élu domicile à Châteaubernard. Ce sont ces vestiges que les riverains ne veulent pas oublier. Ils sélectionneront les cartes postales les plus représentatives pour les exposer, en les comparant avec des vues actuelles. « On prendra des vues similaires des principaux lieux. Pourquoi ne pas ensuite créer des panneaux en dur à mettre dans les rues ? », lance l’un d’eux.

Tous se donnent jusqu’au printemps pour compiler un maximum de documents. Le comité de quartier lance d’ailleurs un appel aux collectionneurs qui voudraient partager leurs images (Contact : Francis Lachaise au 07.78.26.17.08).

Vincent Bretagnolles, animateur du patrimoine pour la Ville, encourage leur initiative: « Dans le cadre du label ville d’art et d’histoire, c’est une idée qu’on souhaite développer. On accompagnera le conseil de quartier, ce serait bien que ça fasse boule de neige dans les autres conseils. Cognac est une vraie mosaïque, chaque quartier a son identité », juge le professionnel.

Source : Charente Libre.fr - Julie KOCH.

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