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Photimages...d'hier et d'aujourd'hui
2 juin 2013

Boulogne-sur-Mer... hier et aujourd’hui

boulogne_3Tous deux employés aux Archives municipales, Karine Berthaud et Maxime Blamangin publient aux Éditions Ouest-France un livret d’une centaine de pages de photos anciennes et actuelles sur la ville de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Une invitation à parcourir la cité et à redécouvrir les traces de son passé.

Des photographies conservées aux Archives municipales, celles d’Henri Caudevelle sont sans doute parmi les mieux conservées et les plus intéressantes. Photographe et portraitiste de ses contemporains, Henri Caudevelle passe au crible toutes les rues de Boulogne entre 1896 et 1904. Il plante son appareil au milieu de la chaussée, prend de longues poses (jusqu’à 25 minutes parfois !) et capte ici la façade d’un immeuble austère, là une rue animée, plus loin une cour d’école où jouent des enfants, une scène sur le quai du port de pêche qui fourmille de vie, etc. Des photos noir et blanc par centaines puisque le fonds Caudevelle à lui seul représente aujourd’hui 550 tirages papier et 250 plaques de verre. Des documents d’excellente qualité dont la ville de Boulogne peut s’enorgueillir car rares sont les cités à avoir été ainsi photographiées sous toutes les coutures au tout début d’une invention qui frappa ses contemporains.

Mais pourquoi photographier des rues ? « On a découvert depuis peu qu’il avait répondu à une commande de la chambre de commerce de l’époque » explique Karine Berthaud, directrice des Archives municipales. « La chambre avait commandé un plan-relief de la ville. Le fabricant du plan-relief avait alors demandé à Caudevelle de photographier tous les coins de rue, si possible volets et rideaux fermés et sans passant dans la rue ». Heureusement pour nous, le photographe boulonnais n’a pas totalement obéi aux desiderata du fabricant, ce qui donne des images animées. Le plan-relief, lui, n’a jamais vu le jour.

De ces photos anciennes, Karine Berthaud et Maxime Blamangin avaient bien dans l’idée, un jour, d’en tirer un livre. Mais c’est l’éditeur qui les a poussés. « On n’était pas pleinement convaincus » raconte Maxime Blamangin, responsable du fonds iconographique aux Archives. L’éditeur a tout de suite vu l’intérêt du livret car peu de villes ont des fonds similaires. « Cette collection d’Ouest-France a retenu pour le moment Paris, Caen, Lille et Boulogne. Des projets sur Arras et Dunkerque existent mais ils ne sont pas certains d’y arriver… ». Sur 200 vues exploitables, les auteurs en ont retenu 69. Ensuite, ils sont retournés sur place, pile à l’endroit où Caudevelle avait posé son appareil, pour tenter de retrouver le cadre de la vue originale. « C’est là que ça s’est compliqué car les focales dont il se servait n’ont plus rien à voir avec les nôtres aujourd’hui ». Des effets de perspective dans certaines rues n’ont pas pu être respectés. Mais dans l’ensemble, la comparaison entre le Boulogne d’il y a un siècle et le Boulogne actuel est très réussie.

boulogne_1



Précision importante : bien qu’employés par la ville, Karine Berthaud et Maxime Blamangin ont réalisé cet ouvrage sur leur temps de congés. Ce qui leur a pris un an pratiquement avec les recherches historiques et la rédaction des nombreuses légendes. Sept quartiers composent l’ouvrage, certains n’ont pas pris une ride (haute-ville), d’autres en revanche ont été totalement chamboulés (Capécure). C’est ce dernier qui est sans doute le plus intéressant car on retrouve dans ce qui est devenu aujourd’hui une zone industrialo-portuaire des traces du vieux quartier, des silhouettes de maisons englouties dans des façades plus modernes, des rues en pavés… L’ancienne église Saint-Vincent-de-Paul et sa silhouette massive ont totalement disparu pour laisser la place au viaduc Jean-Jaurès. « On imagine mal ce qu’était ce Boulogne-là autrefois. Il y avait une place centrale où battait le cœur du quartier, un champ de course, un vélodrome, un stade de football ». Aujourd’hui, l’automobiliste pressé de regagner l’autre rive de la Liane ignore qu’il roule sur l’une des places les plus vivantes de Boulogne.

« Le livre est une invitation à la promenade. On peut s’amuser à retrouver des traces de ce qui existe encore aujourd’hui ». On est frappés par la qualité architecturale des bâtiments. Boulogne avant-guerre était une très belle ville. « Elle l’est encore aujourd’hui. Beaucoup d’éléments du décor ancien ont été conservés : la porte de l’ancien hôpital Saint-Louis, la façade de l’hospice Duflos, tout n’a pas été rasé fort heureusement et les bâtisseurs successifs ont eu à cœur de conserver ces témoins du passé ».

Source : Bertrand Spiers - La Voix du Nord

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