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Photimages...d'hier et d'aujourd'hui
13 mai 2013

Le château de la Chasse à Saint-Prix... hier et aujourd'hui

Le château de la Chasse à Saint-Prix (Val d'Oise) au siècle dernier et en avril 2013.

Ce château et ses anciennes dépendances, l’étang et le parc, apparaissent au nord-est de la commune, et à la limite des communes de Montlignon, Domont et Bouffémont. À la fin de l’ancien régime, un petit ruisseau, appelé le ru du Nid d’Aigle, qui traverse l’étang, séparait les communes de Bouffémont et Saint-Prix.

Lucien Double dans « les chroniques des pays de Rémollée et de Thor », 1869, écrit « Si nous en croyons Eginhart, dans la vie de Charlemagne, le Château de la Chasse, jouissait d’une réputation de forteresse presque imprenable, grâce à un double rang de fossés, qu’alimentaient plusieurs rapides cours d’eau ».

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André Duchesne (1584-1640), géographe et historien, en narrant l’histoire de la maison de Montmorency, parle « d’un viel château avec double fossé qu’on nomme le château de la chasse ».

Auguste Rey, historien, maire de Saint-Prix de 1884 à 1893, précise qu’il s’agissait d’un bâtiment carré de 12 m de côté, avec des angles engagés dans des tours rondes de 16 m de diamètre. Contrairement à son sentiment, le nom du château ne vient pas de rendez-vous de chasse, mais probablement du gaulois « cassanos » qui signifie le chêne (1). Cette explication cadre avec son implantation forestière.

De plus, une charte latine du XIIème siècle, nous livre une graphie, « la chace », marque le refus d’une latinisation dont les scribes de ces siècles n’étaient pas avares.

L’histoire de ce château, pendant les premiers siècles du Moyen Age est floue. Il faut attendre 1207, pour que Mathieu de Montmorency, connétable de France, le choisisse pour y donner une fête à l’occasion de l’investiture des fiefs de Bouffémont et de Bois-Tirel, accordée au comte Saint-Pol par Philippe Auguste.

Le connétable, chargé par le roi de le représenter à cette cérémonie, reçut le serment du nouveau feudataire en présence du comte de Beaumont et de Simon de Montfort.

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En 1392, Jacques, baron de Montmorency, éleva, dans le parc du château, deux tuileries et un hôtel pour sa mère, la dame de Villiers. Ces constructions on été brûlées en 1429 par les Anglais qui pillèrent le couvent du Bois-Saint-Père.

Le château de la Chasse fut la demeure habituelle des deux fils du baron Guillaume de Montmorency, issus de son union avec la demoiselle de Fosseux. L’aîné, Jean, seigneur de Nivelle, possédait Saint-Leu, Tour et Le Plessis Bouchard. Le second, Louis, avait la baronnie de Fosseux, dont il pris le nom.

Par la suite, Jean rallia les rangs du duc de Bourgogne contre le roi de France. Ce fut au Château de la Chasse en présence d’une députation du Parlement de Paris, que le baron Guillaume de Montmorency demanda et obtint « attendu la détestable trahison de Messire Jehan », la permission de transférer tous les droits de son fils aîné sur la tête de Guillaume, enfant né d’une seconde union avec Marguerite d’Orgemont.

Quelques années plus tard, le baron Guillaume de Montmorency eut l’honneur d’y recevoir pendant quelques jours le roi Louis XI. Le roi était grand chasseur et la demeure était un lieu idéal . Il y eut plusieurs grandes chasses, auxquelles le roi se livra avec ardeur. Le jour de son départ, le roi pria Guillaume de Montmorency de réunir dans la cour du château tout ce qu’il y avait en armes, pièges et filets. Le roi y fit mettre le feu puis remercia Guillaume de Montmorency de son aimable hospitalité.

En fait, Guillaume de Montmorency avait oublié un édit, pas toujours bien respecté, qui réservait au roi de France la chasse dans toutes les forêts et défendait aux gentilshommes de détenir aucune espèce d’armes ou d’engins servant de vénerie !

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Un peu avant ces évènements, au début du XVe siècle, le château de la Chasse eut un rôle militaire : au mois de décembre 1418, les Bourguignons étaient à Paris depuis le 29 mai, et le château fut confié à cinq « serviteurs ». À Noël, ont cru nécessaire d’y ajouter huit arbalétriers et un archer pavoiseur, sous le commandement d’un capitaine.

Le château fut également le théâtre d’évènements guerriers de la lutte entre Armagnacs et Anglais. Les anglais s’étaient emparés du Château de la Chasse qui leur servit de base pour aller piller alentours. Plus tard, François 1er vint chasser en forêt de Montmorency, mais le château d'Écouen était plus luxueux, et la Château de la Chasse sombra dans l’oubli et tomba au rang de pavillon de repos. Le fils du Grand Condé y fit faire quelques réparations et y passa plusieurs jours à différentes reprises. En 1718, les tours furent tronquées en biais et recouvertes de tuiles.

Au début de la révolution, le château passait pour être un dépôt d’armes. Une commission de vingt citoyens vint et trouva « quatre fusils, un pistolet d’Arson et un vieux couteau de chasse ».

Sous Napoléon 1er, le château devient la propriété du prince Louis Bonaparte. La reine Hortense en fit alors le but de sa promenade favorite, accompagnée de son fils, le futur Napoléon III.

Les bourgeois du XIXe siècle fréquentèrent ce site enchanteur. En 1900, le Château de la Chasse n’est plus qu’une ferme en piteux état. Acquis par l’état en 1971, il a été restauré en 1979. Il est à présent habité et propriété de l’Office National des Forêts. Des expositions et animations y sont organisées.

(1) A. donzat et Ch. Rostaing « dictionnaire étymologique des noms de lieux en France 1963.

Source : « Histoire de Saint-Prix », R. Balland, G. Donzelle, G. Ducoeur, C. Poupon, D. Renaux, publié par la municipalité, Agence régionale d’édition 1982.

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Commentaires
E
magnifique endroit que le château de la chasse à saint-prix
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