Vers une nouvelle Place de la République à Paris

En 2013 la Place de la République à Paris offrira un tout nouveau visage. La Mairie de Paris a lancé un projet pour son réaménagement en 2008 avec pour objectifs de réaffirmer le symbole républicain, de revaloriser le patrimoine historique, d'intégrer les nouvelles mobilités, de mieux partager l’espace public et enfin de renforcer la convivialité de la place et dessiner un lieu de rassemblement. Elaboré en concertation avec les riverains, les usagers, les commerçants et, plus largement, les métropolitains, ce projet vise à redonner à cette place parisienne attrait et convivialité.

À cette occasion, parcourez placedelarepublique.paris.fr, spécialement dédié à ce réaménagement. Vous y découvrirez notamment le projet en 10 points clés et les différents visages de la Place de la République au fil de l'Histoire. À voir également sur paris.fr, l'article « Répu' d'hier et d'aujourd'hui ».

Jusqu'au 8 juillet prochain, chacun est invité à participer à l’enquête publique sur le projet d’aménagement. Télécharger le dépliant sur l'enquête publique.

Un peu d'histoire. La place de la République, ainsi baptisée à l’occasion du centenaire de la Révolution Française, a été créée sous le Second Empire. Située à l’emplacement de l’ancien bastion de la Porte du Temple, l’une des entrées de Paris au Moyen Âge, elle résulte d’aménagements successifs réalisés sur le tracé de l’enceinte de Charles V.

Sous Louis XIV, un cours large de 36 m est créé entre la Porte Saint-Denis et la Bastille, à la place de l’enceinte de Charles V. Planté d’arbres, c’est un lieu de promenade, à l’origine des grands boulevards.

En 1759, les amuseurs publics et les petits théâtres sont autorisés sur le boulevard du Temple. Pendant un siècle, l’endroit est animé par une ambiance de fête. Aux théâtres de marionnettes, aux montreurs d’animaux et aux acrobates succèdent des théâtres en dur où se jouent des spectacles dramatiques et effrayants qui valent au boulevard le nom de « boulevard du crime ».

En 1808 est aménagée une petite place, la place du Château d’eau, au croisement des boulevards du Temple et Saint-Martin. Sous le Second Empire, elle prend une forme rectangulaire avec la construction d’une caserne et le percement de nouveaux axes par Haussmann (actuels boulevard Voltaire, boulevard de Magenta et avenue de la République). Elle est redessinée en 1865 par Gabriel Davioud qui la dote d’une nouvelle fontaine et de deux squares. Le 14 juillet 1884 est inauguré le monument de la République qui donne un centre à la place (textes extraits de la plaquette « Quelle place de la République voulez-vous pour demain ? » - Concertation sur le projet d'aménagement de la Place de la République du 15 décembre 2008 au 15 mars 2009 - Mairie de Paris).

En attendant, quelques photos (février 2011) de la place telle que nous la connaissaissons aujourd'hui.

Vue sur la place au niveau du Boulevard du Temple.

La statue vue depuis l'angle de la rue du Temple.

Vue sur la rue du Temple.

Sur la gauche, la rue du Faubourg du Temple, avec en arrière-plan l'avenue de la République. C'est de ce côté de la place que se trouvera la vaste esplanade piétonne.

Sur la droite, la rue du Faubourg du Temple, en direction du Boulevard de Magenta et des Gares de l'Est et du Nord.

Sur la gauche, la rue du Temple.

Emblématique et très fréquentée, la place de la République se distingue par son architecture haussmannienne. Au carrefour de 7 axes majeurs de circulation elle n’a toutefois plus l’attrait d’une place urbaine. Dégradée et peu accueillante, elle manque d’équipements et 60 % de son espace est dédié à l’automobile.

Large de 25 m et organisée en 5 à 6 fi les de circulation, la chaussée de la place de la République crée un effet de coupure et rend les déplacements à pied peu agréables. La traversée de la place et l’accès aux terre-pleins centraux sont particulièrement diffi ciles pour les piétons. La circulation est constante sur la place tout au long de la journée (5 200 à 5 500 véhicules entrants sur la place). Le taux d’accident y est supérieur à la moyenne parisienne. En l’absence de pistes cyclables, la traversée de la place à vélo est diffi cile et anxiogène.

A l’intersection des 3e, 10e et 11e arrondissements, elle est un lieu de passage et de correspondance. La station de métro République est la 5e station parisienne par sa fréquentation (110 000 entrants ou sortants/jour). La fréquentation piétonne est liée aux migrations quotidiennes travail-domicile aux heures de pointe, aux courses l’après-midi (notamment le samedi) et à la restauration le midi et le soir. Sur la place, 40 % des commerces sont des cafés et des restaurants. On compte par ailleurs trois grandes surfaces spécialisées ainsi que des boutiques d’habillement, de services et d’équipement.

Les trottoirs sont encombrés ou trop étroits par rapport aux flux piétonniers. Les accès au métro sont peu visibles. Située au milieu de la chaussée, la station de taxis entre la rue et le boulevard du Temple est diffi cile d’accès. La gare de cars de tourisme masque la perspective et contribue à l’isolement des terre-pleins. Dégradés, sans aménagement paysager, les squares manquent singulièrement de charme, ils ne correspondent plus aux attentes d’aujourd’hui.

Avec 3,4 hectares de superfi cie, la place de la République est l’une des plus grandes places de la capitale. Par son histoire, elle est un puissant symbole politique. Elle est traditionnellement un lieu de rassemblement politique, culturel et festif (textes extraits de la plaquette « Quelle place de la République voulez-vous pour demain ? » - Concertation sur le projet d'aménagement de la Place de la République du 15 décembre 2008 au 15 mars 2009 - Mairie de Paris).

Dès l'automme prochain, les travaux débuteront. À suivre...